La Maison de Victor Hugo présente pour la première fois les objets dérivés à l'effigie de Victor Hugo. Fabriqués pour ses 80 ans et au moment de ses funérailles, ces objets ont été rassemblés par un collectionneur, Paul Beuve, qui en fit don au musée au moment de sa création. Après les grandioses obsèques de Victor Hugo, rentrant chez lui avenue Simon Bolivar, Paul Beuve, un modeste employé de bureau, achète chez un brocanteur une assiette à l’effigie du grand homme. Il ignorait alors qu'il venait de mettre le doigt dans l’engrenage d’une passion qui va le conduire à amasser des milliers d’objets à la gloire de Victor Hugo. De la tête de pipe à la bouteille, de la plume à l’encrier, de la médaille à la plaque de cheminée (ou aux chenets), du prospectus à la chanson populaire, du bronze au savon, l’image du génie, du père de la République et du grand-père idéal se décline, se dérive, foisonne.
Reprenant les catégories selon lesquelles ce chineur invétéré classait ses trésors, le parcours de l’exposition vous invite à « manger Hugo », à « fumer Hugo », à vous « meubler Hugo », à « écrire Hugo » ou encore à « jouer Hugo » à « chanter Hugo » et, surtout, à « célébrer Hugo ». Cette manière ludique, et furieusement commerciale de regarder « l’icône » Hugo est aussi une manière de réinterroger cette image aujourd’hui. D’une part, en la resituant dans le contexte historique des trois grands événements qui ont le plus contribué à cette débauche de créations : la fête des 80 ans en 1881, les funérailles de 1885 et le centenaire de 1902. D’autre part, en marquant le lien avec les objets fabriqués par Hugo lui-même pour sa communication ou son autocélébration (dessins « Cartes de visite », galets « du proscrit »…) et les reliques conservés par ses proches.
Objets de la sphère privée rejoignent ceux de la sphère publique comme autant d’objets de culte d’une hugolâtrie patriote et nationale. Ceux-ci sont le témoignage le plus vivant de l’impact de Victor Hugo, de la place qu’il prend, à partir des années d’exil, dans le panthéon culturel et politique des français et de l’émotion que son œuvre a suscitée. Comme Adolphe Brisson l’écrit en préface au livre consacré, dans sa série « l’Histoire par le bibelot », par Henri Daragon à la collection de Paul Beuve : « L’ouvrier qui en a conçu l’idée, qui les a construits de ses doigts, le camelot qui les a criés sur la voie publique, le passant qui s’en amusa une heure, étaient plein de LUI, de son nom, de son génie, de sa gloire ». Tarifs : 5 €
Maison Victor Hugo 6, place des Vosges-75004 Paris |